Repérage dans le Sud de Mauritanie (avril 2010)

Bonjour à tous
J’ai raccompagné les derniers touristes qui ont voyagé avec moi à la frontière Mauritanie-Maroc le 12 avril 2010, puis je suis retourné à Nouakchott pour retrouver ma femme et ma fille qui viennent me rejoindre en avion.
Elles vont m’accompagner pour un voyage de repérage dans une “autre” Mauritanie très à l’écart des circuits de tourisme et des routes de transit vers le Sénégal et le Mali.
Ce repérage est destiné à trouver un nouveau circuit avec des touristes en camping-car que j’espère pouvoir faire en janvier et février 2011
Je suis rentré hier à Nouakchott, en repos dans la torpeur du week-end (vendredi samedi), à partir de demain j’ai quelques démarches à effectuer pour faire le debrefing des 6 circuits que j’ai accompagné et encadré depuis début janvier avec les autorités et le Ministère du Tourisme sur le séjour et préparer l’avenir.

Guy

Après 3 mois et demi passés à sillonner la partie nord de la Mauritanie
8 aller retours soit 8000km en voiture sur l’itinéraire goudronné qui va de la frontière marocaine à Atar en passant par Nouakchott pour accompagner et assister des équipages qui sont venus faire un voyage en Mauritanie et ceci pour faire leur visiter les endroits sympas qui ne sont pas accessibles avec leurs véhicules.
Je viens de m’offrir 2000km de circuit de repérage (moitié route goudronnée et moitié pistes et hors pistes) dans la zone sud de Mauritanie dans une bande d’une cinquantaine de kilomètres le long du fleuve Sénégal qui fait frontière entre la Mauritanie et le Sénégal.
J’ai adoré cette zone d’Afrique Noire complétement à l’écart du tourisme et des axes de transit vers le Mali ou le Sénégal, dans les savanes arborées peuplées de milliers de phacochères, de singes, d’oiseaux aux couleurs chatoyantes et de quelques lynx et antilopes.
J’ai été ému par l’accueil chaleureux des habitants des villages de pêcheurs Wolofs, des éleveurs Peuls qui nomadisent avec leurs troupeaux de milliers de zébus, de l’hospitalité dans les villages des tribus Debeye.
Un peu déçu de n’avoir pu trouver les derniers membres des tribus Némadis peuple de chasseurs cueilleurs qui nomadisent en fonction des déplacements du gibier avec leur meutes de centaines de chiens dressés pour tuer.
Très ému par les habitants de certains villages qui n’avaient jamais vu de blanc, les enfants qui ont le reflexe de fuite, les femmes noires qui passent le doigt sur la peau blanche du bras de mon épouse.
Je viens de rentrer en France en avion, en transit à Roissy j’ai reçu le choc de la civilisation en pleine face, à mon arrivée à Lyon devant le tapis qui délivrait les bagages… je n’avais toujours pas atterri.
Guy

bonjour Guy,le lien de ta signature est vraiment à visiter :bien: :lover: :bien:

:bien: :bien:

Bonjour Dila
Je vois que toi aussi par le multi-ethnisme de cette zone sud de Mauritanie.
Les wolofs sont connu et majoritaires au Sénégal
L’ethnie peul est moins connue, ceux qui en ont entendu parler savent que c’est une ethnie essentiellement tournée vers l’élevage. Mais plus récemment avec la mésaventure qu’à eu un de nos hommes politiques avec une femme de chambre dans un hôtel de New York cette ethnie à été un peu plus mise au grand jour, en effet la femme de chambre est peul.
Les d’beyes sont une ethnie trés particulière représentée seulement dans le sud de Mauritanie.
Les némadis, ceux qui ont des “chiens tueurs” ne sont plus qu’un poignée.
Ces “Némadis” vivent de façon primitive de chasse et de cueillette, c’est en fait un peuple de chasseurs-cueilleurs comme la Mauritanie en comptait par milliers aux époques paléolithique et néolithique, ceux-là même qui ont laissé tant de peintures rupestres dans les grottes qui leur servait d’habitat.
Ces Némadis, dont le nombre ne dépasse pas quelques centaines d’individus, chassent à coure avec leurs chiens, les chiens débusquent le gibier qui est ensuite coursé par les hommes et les chiens, puis tué à la lance.
La viande est ensuite partagée entre les hommes et les chiens, la peau est utilisée pour les vêtements et l’habitat… une autre époque.
Le gibier était l’antilope, mais maintenant c’est surtout le phacochère.
Les seuls échanges qu’ils ont avec les autres peuples sont les prestations d’élimination de phacochères qui leur sont demandées par des habitants sédentaires auxquels ces animaux ravagent les cultures.
Grâce à l’un d’entre eux devenu sédentaire à Kaedi, j’avais pu avoir quelques renseignements pour savoir où les trouver et quelques recommandations pour entrer en contact avec eux.
Manque de chance je les ai cherché une cinquantaine de kilomètres trop au Nord, en cette période ils sont plus à proximité du fleuve car leur nomadisme suit celui des phacochères.
En fouinant sur le web j’ai réussi à trouver quelques trucs sur ces hommes
Des chants traditionnels
http://www.justement-music.com/album_C1.php?id=894&id_col=5

Amicalement
Guy

Bonjour Missa,
Je te remercie de l’appréciation que tu fais de mon site internet.

Guy

Et bien, je viens de faire un merveilleux voyage à la lecture de ce post et en visitant ton site :bien: :bien: :bien:

Je viens d’accueillir mon épouse et ma fille à l’aéroport de Nouakchott le 15 avril en soirée. Je ne les avais pas vues depuis mon départ de France le 03 janvier.
Une bonne quantité de crevettes et de mangues grillées le tout au barbecue fêtera dignement cette arrivée, c’est aussi un repas d’au revoir car Aurélien mon associé, Jean-Christophe le cuisinier et Martine.
Les mangues grillées c’est mon pêché mignon, une recette que j’ai ramené de mes neuf années passées en Amazonie, j’en ai fait gouter à plusieurs touristes à l’occasion d’un bivouac pour accommoder des queues de lottes elles aussi grillées au feu de bois.
Le 16 avril fût une journée de ballades en amoureux à Nouakchott et d’achat de matériel, trois moustiquaires autoporteuses en forme de tente igloo et trois tapis plastiques pour poser les moustiquaires plus un peu de nourriture.
Le 17 avril fût la journée d’au revoir avec Aurélien, Jean Christophe et Martine qui rentrent en France avec le fourgon Iveco avec sa remorque double essieu de 8 mètres laquelle chargée d’une autre remorque, ces remorques nous avaient servi à transporter du matériel depuis la France pour notre auberge de Chinguetti.
Le grand départ est pour demain avec deux véhicules
une Nissan Patrol 4x4 , elle est un peu modifiée, la suspension a été rehaussée, la partie arrière a été découpée ce qui la transforme en pickup, la galerie est soudée sur le toit.
Ma voiture, la Mercedes 300, ce n’est pas un 4x4 mais on a prévu des sangles de remorquage pour se tirer d’un mauvais le cas échéant, et puis avec un peu d’adresse et d’habitude de conduite tous terrains on arrive à passer presque partout surtout si on a pris soin de diminuer convenablement la pression des pneus, la puissance aussi aide bien, cette voiture avec son moteur de 3 litres 6 cylindres turbo en a à revendre, le livre dans la boîte à gants annonce 165CV.

[center]la Mercedes 300

la Nissan Patrol 4x4

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La Nissan est dans la cour de l’auberge Sahara à Nouakchott et j’ai prêté la Mercedes à un copain mauritanien surnommé Caramel et il doit me la rendre demain matin.
A 9h00 on chargera les véhicules et on devrai arriver à partir dans le courant de la matinée

Le 18 avril, je suis réveillé par le téléphone, c’est Caramel qui m’annonce que la Mercedes que je lui avais prêté lui a été volée dans la nuit devant chez lui pendant qu’il dormait, il vient juste de s’en apercevoir.
Le voyage de repérage est mal commencé, il me manque la voiture, dommage je l’aimais bien surtout sa climatisation ultra puissance bien qu’elle m’avait enrhumé plusieurs fois, il faudra que je lui trouve une remplaçante, car là où j’ai prévu d’aller pas du tout raisonnable d’y aller avec un seul véhicule.
Faudra aussi que je trouve 3 tentes igloo et 3 matelas autogonflables qui étaient à l’intérieur, plus un GPS pour remplacer celui qui était installé sur le tableau de bord.
Avec Sidi Mohamed nous allons immédiatement au service de police adéquat pour déclarer le vol, ce service surnommé « La Routière » enregistre ma déclaration et immédiatement passe l’info à tous les postes de police aux différentes sorties de la ville, si la voiture est encore en ville elle y restera, c’est déjà pas mal.
Par l’intermédiaire d’un ami d’un ami d’un ami etc… je fais savoir que j’aimerai bien récupérer ma voiture, que je suis prêt à laisser une « récompense » à celui qui me la ramènera.

Guy

Les Peuls je les ai surtout approché au MALI, ils ne faut oublier de dire que les femmes Peuls sont considérées comme les plus belles et un grand nombre de peintures les représentes avec leurs légendaires “tatouages”.

C’est un véritable plaisir de te lire Guy, tu prolonges mon weekend (rassemblement hdj80) ou tout le monde y allait de ses souvenirs de voyages, cela me remet des images plein la tête :bien: et fait trouver le temps long avant le prochain départ :smiley:

Les femmes peuls dans les villages se font en effet tatouer le pourtour inférieur des lèvres jusqu’au creux du menton, c’est un signe de coquetterie auxquelles n’ont droit que les femmes mariées.
Une autre coutume chez les femmes peules, moins répandues est de se faire teindre la gencive du haut.
C’est un peu différent de la technique de tatouage classique, il suffit d’injecter avec une seringue un peu d’encre en piquant la gencive, il faut 4 ou 5 injections étalées sur une année pour avoir un beau résultat.

Guy

Les contacts avec le “marché des voleurs” n’ont rien donnés.
Mais la police… elle a fait son boulot.
Vers 9H30 coup de fil, c’est le commissariat d’un quartier périphérique qui appelle, ma voiture est retrouvée et on me demande de me rendre sur place.
La voiture est là près d’un terrain vague, pas abîmée extérieurement, les 3 tentes et matelas autogonflables sont toujours dans le coffre, manque le GPS.
J’essaie de démarrer avec ma clef de rechange, le démarreur tourne dans le vide, je demande aux policiers qui sont sur place de la pousser pour démarrer, même avec une vitesse engagée c’est comme au point mort diagnostic évident embrayage foutu, certainement le plateau cassé en plus du disque HS car le démarreur tourne dans le vide et n’entraine plus le moteur.
Pendant que Sidi Mohamed va chercher une sangle pour remorquer la voiture chez un mécanicien je pars au commissariat avec l’officier de police pour quelques formalités.
En discutant avec lui en cours de route j’apprends que son équipe de policiers est près de ma voiture depuis 6h00 du matin, car elle a été signalée suspecte à la police à trois reprises entre 5h00 et 6h00 bien avant que je déclarer le vol.
Un système de téléphone gratuit permet aux citoyens de signaler aux autorités tout ce qui semble suspect, toute la population est fière de ce système.
Les policiers qui se sont rendus sur les lieux ont eux aussi trouvé la voiture vraiment très suspecte au point de faire venir les services de déminage avant même d’ouvrir une porte.
Retour sur les lieux avec l’officier, la voiture a déjà été remorquée chez un mécanicien et Caramel reste chez le mécanicien jusqu’à la fin de la réparation.
L’officier de police me raccompagne à l’auberge Sahara qui est ma base à Nouakchott.
Désolé que mon GPS aie disparu, il m’en demande une description détaillée et m’annonce en se quittant, « je ne vous promets rien mais je vais faire de mon mieux »…
Début d’après midi l’officier m’appelle et souhaite passer me voir à l’auberge.
Quand il arrive il m’annonce « j’ai deux nouvelles à vous annoncer une bonne et une mauvaise par laquelle voulez vous que je commence ? ».
Je lui demande la bonne en premier, et il sort mon GPS de la poche de son boubou en souriant et m’annonce la mauvaise… le fil de connexion est arraché.
Tout s’enchaîne Caramel ramène ma voiture réparée, le plateau et le disque d’embrayage étaient cassés.
Pas besoin d’Europe Assistance.
Nous partons chez un réparateur de téléphone portable pour faire ressouder le fil de connexion du GPS.
Trop tard pour partir en voyage, nous partirons demain… sans faute.
Inch’ Allah