Rien de bien compliqué. Un peu de logique suffit pour comprendre.
En ligne droite, un véhicule avance sans soucis, les 4 roues tournant à la même vitesse. Mais ce n’est pas le cas en virage. Concrètement, les roues à l’intérieur du virage parcourent moins de chemin que les roues de l’extérieur. Elles tournent donc moins vite. Pour compenser ce problème, les ingénieurs ont conçu ce que l’on appelle un différentiel. Ce différentiel permet d’absorber les différences de vitesse entre la roue intérieur et la roue extérieur, ce qui permet au véhicule de tourner sans ripper. Par exemple, un quad, dépourvu de différentiel arrière, ne tourne pas, il faut le faire déraper… Sinon, c’est tout droit. Et c’est de plus en plus vrai en fonction de l’augmentation de la vitesse.
Sur un véhicule 2 roues motrices, traction ou propulsion, pas de soucis, l’essieu moteur est équipé d’un différentiel, et les 2 autres roues sont libres.
Sur un 4x4, ce n’est pas pareil. Il y a 2 essieux moteurs, l’essieu arrière étant le principal tout le temps, les 4x4 classiques sont donc des propulsions. Le pont avant est enclenchable par l’intermédiaire d’une boite de transfert qui permet de connecter le pont avant via une prise de force (pour faire simple). Le pont avant est lui aussi équipé d’un différentiel. Seulement, quand on tourne les roues, elles ne suivent plus la même direction que les roues fixes de l’arrière (facile à voir sur un terrain meuble, le parcours des roues avant est différent de celui des roues arrières). Donc, il y a une différence de vitesse entre le pont avant et le pont arrière. Et cette différence est absorbée par la boite de vitesse… Concrètement, en position 4x4, il est impossible de tourner les roues à fond, et on sent les pneus en résistance sur le sol, ce qui n’est pas bon pour la mécanique… Il y a ripage des pneus pour compenser, et sur revêtement dur comme le bitume, c’est la mécanique qui ramasse…
Fort de ce constat, les ingénieurs ont rajouté, dans certains 4x4, un différentiel central. Celui ci permet de compenser l’écart de vitesse entre le pont avant et le pont arrière, sans risque. Ce sont les 4x4 permanent (Lada Niva, Land rover, Toyota…). Ces véhicules sont donc en mesure de rouler tout le temps en 4x4, mais sans pouvoir déconnecter le pont avant (donc, quelle que soit les conditions, le véhicule est toujours en 4x4, ce qui augmente l’usure des pneus, la consommation et les bruits de roulements, de transmission…). Mistubishi a inventé la boite superselect, qui permet de rouler en 4x4 permanent, mais aussi de déconnecter le pont avant par beau temps, réduisant du même coût les contraintes du 4x4 permanent.
Revenons à notre différentiel. Sur la route, c’est super, cela permet de tourner sans déraper, donc top pour la sécurité. Mais dans certains cas, comme en tout terrain, cela peut poser problème, en particulier dans les croisements de pont. C’est une situation ou une roue du véhicule n’est plus en contact avec le sol. Dans ce cas, toute la puissance du moteur est transmise à cette roue par le différentiel et plus rien à la roue en contact. Par conséquent, le véhicule ne peut plus avancer. En passant en 4x4, si les 2 roues avant sont en contact, le véhicule peut reprendre sa progression. Avec un 4x4 permanent, ce n’est pas le cas. Via le différentiel central, toute la puissance moteur va être délestée sur la roue en l’air, et le véhicule ne pourra plus du tout avancer (bien sur, hors aide électronique moderne…), contrairement au 4x4 enclenchable qui n’a pas de différentiel central… Cependant, tous les 4x4 permanent disposent d’u blocage de différentiel central, qui va permettre de supprimer les effets du différentiel dans ce cas de figure, ce qui va permettre de reprendre la progression. ET on se retrouve dans les mêmes conditions qu’un 4x4 standard, plus possible de tourner a fond le volant, le différentiel central ne faisant plus son office.
Pour supprimer les effets du différentiel, il existe des blocages qui suppriment, temporairement, le différentiel. Le central est systématique sur les 4x4 permanent (je ne parle pas, bien évidement, des suv type BMW, Audi ou Mercedes qui ne sont pas des véhicules tout terrain…), et souvent en option sur le pont arrière (comme Ford et Fiat sur nos PU), mais plus rarement le pont avant, sauf le Mercedes G et le toyota HDJ80. En revanche, il existe des fabricants de blocage de différentiel comme ARB. Quand on bloc tous les différentiels, il n’est plus possible de tourner…
Pour en revenir à ton PU, étant un 4x4 non permanent, tu ne peux donc pas te mettre en 4x4 sur le sec, sous peine de le regretter vivement. En revanche, sur sol mouillé, tu peux le mettre en condition normale, mais tu auras du mal à manœuvrer et il faudra éviter les gros changement de direction. Mais sur autoroute, par exemple, aucun soucis, tu ne tournes jamais à fond… Et je te le conseille pour éviter les têtes à queue dans les ronds points. Les conducteurs de toyota hilux le savent mieux que quiconque…