Des BV et BT sont contaminées par des particules solides, et cela dès le départ et cela s’empire dès les première centaines de km.On prend cela en compte dans nos calculs de durée de roulements.
https://www.skf.com/fr/products/rolling-bearings/principles-of-rolling-bearing-selection/bearing-selection-process/bearing-size/size-selection-based-on-rating-life/contamination-factor-nc
C’est entre autre pour cela que vous pouvez trouver dans des BV des roulements rigides à billes avec des joints et lubrifiés à la graisse… baignant ou éclaboussés par de l’huile.
La vidange seule ne suffit pas à réduire la contamination.
Pour comprendre imaginez que vous aillez vous rouler dans la boue à poil.
Allez ensuite prendre un bain.
L’eau du bain devient sale. C’est notre huile de BV, BT ou pont.
Sortez du bain et videz la baignoire. C’est la vidange.
Remarquez toutes les saletés qui restent sur les parois de la baignoire.
Remettez de l’eau et votre eau sera sale.
Donc le seule moyen de bien enlever toutes les particules solides, c’est d’ouvrir la BV, BT ou pont et de rincer (avec de l’huile).
Sinon il y a la filtration de l’huile, comme pour le moteur.
Ce qui me fait bien rire, c’est ceux qui font la vidange, pour enlever la contamination, puis qui rajoutent de la contamination et utilisant des outils sales pour le remplissage d’huile.
Un autre moyen, pas si efficace, c’est le bouchon aimanté. Voilà le bouchon de vidange de ma BV de mon Defender à chaque vidange:
J’ai aussi des bouchons aimantés sur la BT et les deux ponts. Pas d’origine sur les ponts. Sur les bouchons de pont, il n’y a quasiment rien.
Pour ce qui est de l’eau et la condensation.
J’ai fait des analyses d’huile pour mon Defender. Après 40 000 km, la quantité d’eau était en -dessous de 200 ppm. Ce qui est que dalle.
Sauf passage de gué et risque de pénétration d’eau, je ne vidange pas prématurément.
Notez qu’un moteur thermique, de part sa combustion, produit de l’eau qui passe dans l’huile. Ce n’est pas un problème de condensation qui amène la majeur partie de l’eau dans le moteur.
Les raisons principales de remplacement des huiles de BV, BT et pont sont en fait:
-
la consommation des additifs. Les engrenages, surtout hypoîdes, on besoin d’avoir des huile additivées pour éviter les grippages. Par exemple les additifs EP, réagissent avec la température et l’acier transformant la surface en quelque chose de cassant. Donc au lieu d’avoir du grippage (soudage) entre les aspérités des deux engrenages, il y a micro-usure. A chaque fois qu’une partie de l’additif EP est utilisée, il est consommé. A la longue les performances EP de l’huile diminue. Il faut remplacer l’huile.
-
La variation de l’indice de viscosité.
Pour faire simple les huiles multigrades sont des huiles de faible viscosité dans lesquelles on ajoute des additifs ( de longue chaines moléculaire) qui font qu’à chaud, l’huile se comporte comme une huile de plus forte viscosité qu’elle ne le sera sans additifs.
En fait les addtifs sont comme des boules de fils, qui se rétractent à froid, et s’expandent à chaud.
Or avec les frottements (deux surfaces en contact qui glissent l’une contre l’autre), le film d’huile est cisaillé et les longues chaines moléculaire, avec le temps ont leur longueur qui se réduisent.
Par exemple: pour faire une SAE 75W90, on prend une SAE 75W et on ajoute des additifs, pour qu’à chaud, elle se comporte comme une SAE 90.
Avec le temps, à cause de cisaillements, la SAE 75W90 va finir par se comporter comme une SAE 75W.
A cause de ces deux points, on va remplacer l’huile bien plus souvent que pour le cas où de tels additifs ne sont pas utilisés.
Une huile minérale, sans additifs qui sont consommés, peut durer très longtemps.
On recommande 12 mois d’intervalle de remplacement de l’huile, pour une lubrification des roulements si la température ne dépasse pas 50 °C.
C’est 3 mois à 100 °C.
https://www.skf.com/fr/products/rolling-bearings/principles-of-rolling-bearing-selection/bearing-selection-process/lubrication/selecting-a-suitable-oil
Attention, c’est des mois en fonctionnement en continu… et pour une huile minérale basique.
Trois mois c’est 2200 heures.
Pour un véhicule roulant en moyenne à 60 km/h, c’est 132 000 km.
Or dans un pont avant qui n’est pas craboté, la puissance transmisse est nulle. Le pont ne chauffe quasiment pas et les additifs ne sont pratiquement pas consommés. Il reste un fonctionnement des engrenages “à vide” et des roulements, qui vont ajouter un peu de température et consommer une peu les additifs. Mais c’est négligeable par rapport au cas de fonctionnement du pont arrière qui transmets toujours de la puissance.
Reste que bien sûr, même immobile, l’huile s’oxyde, d’autant plus vite qu’elle est en présence de métaux, d’air et d’eau dissoute et qu’elle est brassée.
L’huile s’oxydera plus vite dans un pont qui ne transmet pas de puissance que dans son emballage d’origine scellé.
C’est pour cela que je n’indique pas 200 000 km ou 10 ans pour le pont avant.
J’espère que ces éclaircissements vous aideront à faire votre choix.
A+